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CEUX DONT LES COEURS SONT A GAGNERCe sont les gens dont on veut gagner leur cœur pour les convertir à l'Islam, rendre leur foi plus ferme, protéger le musulman contre leur agression ou profiter d'eux pour les défendre contre les ennemis.Les savants les ont divisés en deux catégories : les musulmans et les mécréants. Les musulmans englobent quatre groupes : - Les notables et les chefs musulmans comme a fait Abu Bakr lorsqu'il donna une partie de la Zakât à 'Adi Ibn Hâtim et Al-Zibriqân Ibn Badr à cause de leur rang social au sein de leur peuple malgré que leur foi était ferme, - Les chefs dont la foi n'est pas encore ferme mais qui sont influents dans leur milieu, en leur donnant la Zakât, on espère consolider leur foi et profiter de leur force dans les guerres, comme a fait le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) quand il donna une grande partie des butins de Huwâzin à certains, il s'agit de certains libérés des habitants de la Mecque dont quelques-uns d'entre eux étaient des hypocrites et d'autres dont la foi n'était pas encore ferme. Mais après cela, beaucoup d'eux se sont affermis et sont devenus de véritables croyants. - Des musulmans qui habitent sur les frontières de l'état islamique, on leur donne la Zakât pour les renforcer dans leur défense si les ennemis essaient d'attaquer les musulmans. Les musulmans à plus forte raison doivent remplir ce rôle et gagner les cœurs. - Des musulmans dont on a besoin de leur aide pour collecter la Zakât et la prendre de celui qui ne la donnera jamais sans leur influence et le pouvoir exercé par ces deniers. On gagne les cœurs des puissants en échange de cette aide livrée au gouvernement qui sans elle sera obligé de combattre ceux qui refusent de payer la Zakât.
1- Un groupe dont on espère qu'ils se convertissent à l'Islam comme c'était le cas de Safwân Ibn Umayya à qui le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) avait accordé un pacte de sécurité et lui, avait donné un délai de quatre mois pour décider de son avenir. Safwân s'était absenté et quand il revint chercher le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam), les musulmans étaient dans la bataille de Hunayn. Il prit part à cette bataille avant même de se convertir, le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) avait emprunté ses armes. Une fois la bataille terminée, le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) lui donna beaucoup de chameaux et des biens. Il dit alors : « C'est la donation d'un homme qui ne craint pas la pauvreté. Par Allah, le Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) m'a fait des donations alors qu'il était l'homme le plus détestable pour moi, mais il a continué à me faire cette donation jusqu'à ce qu'il devint l'homme le plus aimé de moi ». 2- Celui dont on craint les agressions, on lui donne de la Zakât pour éviter son mal et se protéger de lui. En fait, les hanbalites ont dit que la part de la Zakât destinée à gagner les cœurs est délaissée dès qu'Allah rendu l'Islam puissant, fort et honorable. Ainsi, on a rapporté que 'Uyayna Ibn Hisn, Al-Aqra' Ibn Hâbis et 'Abbas Ibn Mirdâs sont venus demander à Abu Bakr -fe leur part de la Zakât, il écrivit une lettre à ce propos. Quand ils vinrent chez 'Umar <$& et lui montrèrent la Ils retournèrent chez Abu Bakr (radianalah ou anhou) pour lui dire : « C'est toi le calife ou bien 'Umar ? Tu nous as donné une lettre mais 'Umar (radianalah ou anhou) l'a déchirée ». Il répondit : « C'est lui s'il veut ». A propos de cette tradition, les savants ont dit : Abu Bakr (radianalah ou anhou). a accepté l'acte de 'Umar (radianalah ou anhou) et aucun des compagnons n'a nié cela. De plus, on n'a jamais rapporté que 'Uthmân (radianalah ou anhou) et 'Ali (radianalah ou anhou) ont donné une part de la Zakât à ces gens. Ensuite, c'est un effort fourni par 'Umar, il n'a trouvé aucun intérêt à donner quoi que ce soit à ces gens car leurs peuples sont devenus de véritables musulmans et aucun mal ne se répercutera s'ils délaissent l'Islam. De même, si 'Uthmân (radianalah ou anhou) et 'Ali (radianalah ou anhou) n'ont pas pratiqué cette règle, cela ne signifie pas son annulation. Il se peut qu'ils l'ont délaissé puisqu'il n'y avait plus à cette époque de mécréants puissants pour gagner leur cœurs. Pourtant, cela ne contredit pas l'existence de ce principe et les gouverneurs de l'état islamique peuvent l'exécuter en cas de nécessité. Car les origines de la législation et de toute preuve sont le Livre et la Sunna du Prophète (salallahu’ alayhi wasalam). En effet, il est impossible de négliger ces deux références. Al-Shawkânî a dit : « Ceux qui ont autorisé la donation faite pour gagner les cœurs de certains gens sont Al-'Itra, Al-Jabâ'î, Al-Balkhî et Ibn Mubasshir. Al-Shâfi'î a dit : « Un mécréant ne peut jamais prendre une partie de la Zakât mais le musulman libertin peut profiter de la donation faite de la Zakât pour gagner son cœur ». En effet, donner la Zakât à ces gens en cas de nécessité est permis. Si à une époque donnée, un groupe de gens refuse d'obéir à l'imam et ne s'intéressent qu'au bas-monde, et que l'imam ne peut s'imposer que par la force, il lui est permis de gagner leurs cœurs par l'argent. La propagation de l'Islam n'est pas considérée dans ce cas car elle n'a aucune influence sur ce groupe. Dans al-Manâr, l'auteur a écrit : « Cet avis est valide dans sa généralité mais l'effort de déduction une fois la question détaillée montre que ceux-ci y ont droit. En fait, il incombe de consulter l'avis des conseillers comme faisaient les califes en réglant des affaires qui nécessitent un effort de déduction. Stipuler la faiblesse du gouverneur à l'égard de ces gens mérite d'être étudier cette condition ne peut pas être généralisée car en principe, on préfère la solution qui cause le moins de dommages possible ». Source: Les régles de la Zakât tiré de "Fiqh al-Sunna" du Shaykh Sayyid Sâbiq
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